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Montres de poche en émail : grand feu, tout flamme !


Montre Bovet, décor émail grand feu "Canard Mandarin", 1835
Délaissés au tournant des années 90 au profit des montres-bracelets vintage, les modèles de poche anciens enflamment à nouveau les enchères. C’est particulièrement le cas des montres  en émail fabriquées au 18e et 19e siècle par les horlogers européens pour les marchés chinois et ottomans. Selon Geoffroy Ader (Sotheby’s Europe), « au cours des cinq dernières années, les prix obtenus par ces gardes-temps ont doublé, si ce n’est triplé ». 
L’arrivée des « nouveaux » collectionneurs asiatiques expliquerait cet engouement, dont la vente organisée le 12 novembre dernier par Christie’s Genève a fourni un nouvel exemple.  
Les enchères pour ces pièces ont à nouveau pris l’ascenseur, avec un montant record de 363 000 francs suisse pour une montre de poche signée Bovet, initialement vendue en Chine en 1835 et présentée dans un état de conservation remarquable. Son acquéreur n’est autre que Pascal Raffy, qui depuis qu’il a racheté la marque Bovet en 2001 s’emploie à en rebâtir pièce par pièce le riche patrimoine historique. Aujourd’hui, les collections privées de Bovet et de Pascal Raffy font figure de référence pour les experts d’horlogerie du 19e siècle. Et cette nouvelle pièce acquise à Genève possède des particularités uniques qui devraient les émoustiller...

Baptisée « Canard Mandarin » en référence au décor de son fond en émail grand feu, le cadran de la montre  affiche en plus des minutes et des heures, une seconde au centre rare pour cette époque.  Mais le plus exceptionnel réside dans la présence d’un double fond transparent qui permet d’admirer les décorations du mouvement.  Une façon de faire courante aujourd’hui, mais dont on n’avait encore trouvé aucun équivalent aussi ancien.
 

Ça veut dire quoi ?
L'émail grand feu est une technique utilisée dans l'horlogerie pour réaliser des décors raffinés et pratiquement inaltérables. L'artisan ne peint pas le dessin directement sur la montre mais applique plusieurs oxydes sur le cadran en or. Celui-ci est ensuite passé au feu (entre 800 et 900 °C) à plusieurs reprises afin de laisser le motif et les couleurs se révéler petit à petit. 

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