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99,99 % Swiss made… Oui, il peut !

Pas du 100%, car François Aubry le reconnaît volontiers : «  on ne sait jamais d’où peut provenir une petite vis ». Pour le reste son ambition en créant sa marque de montres était de dépasser largement les 60% de la nouvelle norme Swiss made, ce qu’il fait. Rencontre avec l’un des derniers défenseurs de l’orthodoxie horlogère suisse.

 
François Aubry (à droite) avec le navigateur suisse Yvan Bourgnon, nouvel ambassadeur de sa marque

 Issu d’une famille d’horlogers, artisan dans l’âme, François Aubry nous raconte qu’il a toujours voulu créer des choses de ses mains, en les réalisant lui-même de A à Z. Au départ ébéniste, il bifurque ensuite pour devenir bijoutier-joaillier, travaillant quelques temps dans un atelier genevois de haute joaillerie. Il rejoint ensuite une entreprise de la Chaux-de-Fonds spécialisée dans la fabrication de bijoux, mais aussi de boîtes et de bracelets de montres. Tout cela l’amène au début des années 1990 à s’établir à son compte comme prototypiste – un métier qui consiste à réaliser et assembler les différents composants d’un nouveau produit développé dans un bureau d’études et à en valider la faisabilité industrielle.
« A ce titre, » raconte François Aubry, « j’ai travaillé pour la plupart des grandes marques horlogères suisses, pour lesquelles mon entreprise produisait aussi de petites et moyennes séries. A un certain moment, le prototypage représentait 85% de mes activités. Mais peu à peu les marques se sont mises à l’internaliser, ce qui m’a obligé à chercher de nouveaux débouchés ».
Oui, mais lesquels? Le déclic se fait en 2017 quand la Confédération helvétique décide de renforcer la norme du Swiss made, en faisant passer la quote-part de la valeur de la montre générée en Suisse de 50/50 à 60/40.
 « Je me suis dit : mais pourquoi ne pas faire du 100% fait en Suisse ? Et je suis même allé encore plus loin en décidant de faire du 100% ...régional ! »

Saint-Imier, centre du monde…horloger

Montre François Aubry 23.27° 
Dès sa première collection, la « 23.27° » lancée il y a deux ans, François Aubry a voulu prendre de la hauteur. Le design de cette montre symbolise le globe terrestre. Tout y est axé à 23.27°, parce que c’est l’inclinaison de la Terre sur son axe de rotation. La couronne représente notre satellite la Lune, avec certains de ses cratères; le  cadran noir bombé est gravé des parallèles et des méridiens qui révèlent les contours stylisées de la Suisse vue du ciel. L’arc jurassien s’en détache, avec un point rouge indiquant l’emplacement de Saint-Imier. Plus qu’un détail, l'épicentre de son projet, puisque c’est là qu’il fabrique et assemble lui-même la majorité des composants qui habillent cette montre automatique de 44 mm. Le boîtier, la couronne, le cadran, le bracelet, le fermoir, et même l’étui en forme de globe réalisé en aluminium anodisé sont  produits chez François Aubry. Quant aux autres fournitures, elles sont toutes achetées dans un rectangle de 44 sur 48 kilomètres autour de Saint-Imier.
Après la « 23.27° », François Aubry a lancé la « 23.27° EV02 » qui reprend le même cadran mais entouré d’un rehaut rouge, dans un design simplifié disponible en version noire ou acier. Même si comme il l’affirme l’EV02 reste Swiss made à 80%, pour la rendre plus accessible son créateur a agrandi le périmètre de ses fournisseurs. D’où l’idée de compenser l’augmentation de son empreinte carbone qui en découle en soutenant un programme original de « nettoyage » des océans…

Montre François Aubry 23.27° EVO2

The SeaCleaners 

Le Manta d'Yvan Bourgnon
Dans la foulée, François Aubry vient donc de créer la ligne  La Planète Bleue, un nouveau modèle d’inspiration marine dont une partie des revenus participera au financement d’un projet initié par le navigateur suisse Yvan Bourgnon. Skipper expérimenté détenteur de plusieurs records mondiaux, ce natif de la Chaux-de-Fonds a fondé en 2015 l’association The SeaCleaners destinée à lutter contre la pollution des océans. L’un des aspects de son travail est le développement, la construction et le lancement à l’horizon 2022 du Manta, un nouveau type de « bateau-usine »  à propulsion solaire et éolienne  capable de collecter et de traiter en mer 10 000 tonnes de déchets plastiques par an. La collection Planète Bleue de François Aubry comprend trois modèles, dont le « Manta » édité à 300 exemplaires (comme le nombre de bateaux que le navigateur envisage de produire) et la montre "Signature Yvan Bourgnon » (220 exemplaires pour autant de traversées).


La Planète Bleue

Les montres François Aubry sont exclusivement vendues sur son site Internet, avec actuellement une réduction exceptionnelle de 15% sur les modèles  23.27°EVO2 et La Planète Bleue.


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© Patrick Delaroche
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