La fièvre de l'heure!

Le 11 décembre, l’ultime vente aux enchères de Haute Horlogerie chez Sotheby’s pour l’année 2014 a réalisé 7,2 millions $. Avec le total de cette vente New-Yorkaise, le résultat annuel de Haute Horlogerie chez Sotheby’s au niveau mondial atteint 100,1 millions en 2014 – le meilleur résultat annuel dans ce domaine de toute l’histoire de la maison de vente. Depuis vingt ans, le marché des montres Vintage connaît une progression fulgurante. Mais qui sont les protagonistes de ce juteux marché?

Tim Bourn, maître des enchères d'une vente organisée par Sotheby's Genève au
cours de laquelle la "Henry Graves" fut adjugée pour près de 20 millions d'euros.

Il y a deux sortes de collectionneurs·» disait le spirituel auteur dramatique français Sacha Guitry,·«·celui qui cache ses trésors et celui qui les montre - on est placard ou bien vitrine·». Propriétaire de la marque Urban Jurgensen et expert international réputé, le Docteur Helmut Crott en distingue aussi deux espèces, mais basées sur leur surface financière.

Le marché du vintage  serait selon lui animé par une clientèle d’une centaine de collectionneurs ou marchands dans le monde prêts à dépenser quelques centaines de milliers d’euros pour une acquisition. Au-dessus de 1 million d’euros, les acteurs se réduisent fortement par leur motivation d’abord, pourquoi dépenser une telle somme pour une montre·? Ensuite, par les moyens qu’exigent de tels investissements·; enfin, parce qu’un achat de cette importance suppose une connaissance du marché que très peu de collectionneurs ou marchands possèdent.

«·Pour se lancer dans l’achat de montres vintage à 1,2, ou 3 millions d’euros, il faut être très prés du marché. Cela veut dire le suivre tous les jours, être dans les ventes publiques, connaître la littérature spécialisée. Ou bien, travailler avec un conseiller de confiance pour peser le pour ou le contre. Quelqu’un qui vous dit·: je veux bien te l’acheter, mais il y un cadran qui te lâcher, un problème de provenance, un boîtier qui n’est pas d’origine,etc.·Il y n’y a pas plus  d’une dizaine de collectionneurs dans le monde qui appartiennent à la catégorie· des très grands acheteurs», observe Helmut Crott.

A côté des habitués de salle de vente coexiste aujourd'hui une autre catégorie de collectionneurs qui par principe n'achète que des pièces neuves - parce que ces gens ne veulent pas d'une montre qui a été déjà été portée, ou qu'ils se méfient du marché du Vintage. Les maisons les plus côtées pour leurs modèles anciens sont aussi celles que privilégient ces acheteurs: Patek Philippe, et Rolex pour les montres sportives. Mais il existe également une nouvelle clientèle plus inspirée par l'innovation technique qui se tourne vers de petites marques indépendantes comme De Bethune, Greubel Forsey. ou Richard Mille. Mais quoi qu’il en soit, ces collectionneurs  recherchent des pièces rares, qu’ils demandent souvent d’individualiser, et qu’ils mettent ensuite de côté en attendant de voir la demande grimper.

.Dans le domaine des montres à complication contemporaines, notre interlocuteur se dit pde toutes façons partisan d’un investissement dans des maisons fidèles à un certain niveau d’exclusivité. «·Je suis assez perplexe quand je vois des marques dont les montres coûtent habituellement quelques milliers d’euros se mettre à sortir une pièce à 300 000 euros·» dit-il.

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