La cigarette, ce n’est pas bien, et je me suis promis
d’arrêter ! Mais la pause
clope a tout de même des effets positifs, comme celui de favoriser la
conversation. Par exemple, avec Jean-Claude Monachon, Vice-Président
d’Omega et directeur du développement de produits, représentant du camp d’en
face (Baselworld), en visite au Salon International de la Haute Horlogerie de Genève, où nous nous sommes rencontrés sur le
fumoir en plein air du parking VIP.
L’occasion, entre deux volutes bleues d’évoquer avec lui les coups fumants réalisés par le
Swatch Group en terre genevoise, quelques jours avant l’ouverture de l’ (auto)
célébration des marques Richemont.
D'abord, l'annonce faite le 17 janvier de la prochaine introduction sur le marché du calibre OMEGA Co-Axial 8508, le premier mouvement totalement insensible aux effets des champs magnétiques.
Il s'agit vraiment d'une percée sensationnelle face à l’un des grands ennemis des horlogers, ce magnétisme présent partout dans notre environnement actuel (du GSM aux fermoirs des sacs à main), et qui a le pouvoir de dérégler les montres mécaniques (en collant les pièces, par exemple).
La première montre vraiment anti-magnétique devrait être lancée par Omega en avril au salonBaselworld |
Ensuite,
la conversation a naturellement basculé sur le rachat par le Swatch Group du
New-Yorkais Harry Winston, la plus grosse acquisition de toute son
histoire - 1 milliard de dollars. Moyennant quoi le n°1 de l’horlogerie suisse
s’offre l’un des plus beaux noms du luxe international, sa manufacture joaillière
de New York, de même qu’une manufacture horlogère genevoise connue pour ses
projets avant-gardistes menés avec des créateurs indépendants (Histoires de
Tourbillon, Opus).
L'Opus 12, présenté l'an dernier par la Maison Harry Winston,
nouvellement acquise par le Swatch Group
|
Reste la question posée alors que nous écrasions nos cigarettes dans le cendrier : comment la culture d’entreprise du Swatch group digérera-t-elle celle de Harry Winston, et s'accommodera-t-elle de la personnalité du responsable actuel de son pôle luxe, Frédéric de Narp, un ancien de Cartier ainsi décrit par Stéphane Gachet dans l’Agefi : «C’est un pur représentant de l’école Richemont, avec un style très Paris, très 5th Avenue, autoritaire, tranchant et assumé. Un genre de personnalité que le groupe ne connaît pas. La compatibilité avec l’approche Hayek n’est pas donnée d’avance”.
Le marché en tous cas croit à la réussite de ce rapprochement, puisque l’annonce de la transaction a immédiatement profité aux deux parties.
©Patrick Delaroche. Toute reproduction interdite sans autorisation de l'auteur. Droits cessibles.
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