26 juin 1801: ce jour-là Abraham-Louis Breguet obtient un brevet de 10 ans pour une « incroyable invention » qui fit faire un bond quantique à la chronométrie. 218 ans plus tard, son régulateur à tourbillon reste au cœur de l’actualité de la maison qu’il a fondée.
Breguet Classique Tourbillon Extra-Plat Squelette 5395
Il avait déjà fallu six ans à Breguet pour aboutir à son brevet, officiellement daté du 7 Messidor de l’An IX; et il en faudra encore cinq avant que les Parisiens venus nombreux à l’Exposition Nationale des Produits de l’Industrie de 1806 puissent pour la première fois voir fonctionner cette innovation révolutionnaire. Au sens propre comme au figuré…
Le régulateur à tourbillon présenté par Breguet résolvait un problème majeur posé par le positionnement vertical des montres, à l’époque portées dans le gousset : l’influence néfaste de l'attraction terrestre sur le bon fonctionnement de l’oscillateur, et donc sur la précision du mouvement. L’horloger prend le parti de compenser les anomalies dues aux positions différentes des centres de gravité du mouvement en les répétant toutes de façon régulière. Et ainsi, les erreurs s’annulent mutuellement. En pratique, cela se traduit par un mécanisme dans lequel l’organe régulateur et l’échappement sont réunis dans une cage constamment en rotation. Breguet donne à son dispositif le nom de « tourbillon », en référence à la théorie des tourbillons avancée par Descartes pour expliquer le mouvement des planètes.
Le tourbillon mis à nu
Si Breguet ne réalisa de son vivant qu’une trentaine de montres à tourbillon, son invention continua bien après lui à prouver son efficacité dans les concours de chronométrie organisés jusque dans les années 1960. L’abandon de la montre de poche au profit de la montre-bracelet, et les immenses progrès de l’horlogerie mécaniques réalisés entre-temps font que l’intérêt du tourbillon aujourd’hui est essentiellement d’ordre esthétique et émotionnel. La maison qui a vu naître ce dispositif continue à en imaginer de nouvelles interprétations qui jouent merveilleusement bien sur ce registre artistique, à l’exemple de la Classique Tourbillon Extra-Plat Squelette 5395 lancée cette année..
Avec son récent calibre 581 d’une épaisseur de 3mm, Breguet possédait déjà l’un des plus fins mouvements tourbillon à remontage automatique au monde. Pour atteindre ce résultat, ses horlogers avaient dû en repenser entièrement l’architecture : recours à une masse de remontage périphérique, remaniement complet de cage de tourbillon, emploi d’un échappement en silicium coudé permettant un gain de place important. Cette fois, ils ont été encore plus loin, en retirant près de 50% de la matière composant le mouvement. Ainsi ce calibre en or 18 carat dévoile non seulement les moindres secrets de son fonctionnement, mais aussi ce qui fait sa grande singularité : une somme impressionnante de finitions et de décorations, à commencer par le guillochage des rares surfaces restantes de la platine. Le motif « clou de Paris » est ici réalisé au diamant, une méthode qui confère une brillance particulière à l’ouvrage - une première chez Breguet.
Le motif "clou de Paris" guilloché sur les parties restantes de la platine |
Plus d'infos: Breguet
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© Patrick Delaroche
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