Après avoir pris tout le monde de court, le lancement de la collection Code 11.59 fut le sujet le plus discuté lors du dernier Salon de la Haute Horlogerie de Genève. Minuit moins une avant un nouveau départ, vraiment?
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| Code 11.59 |
Une nouvelle collection dévoilée en petit comité à la veille de l’ouverture du SIHH et directement descendue en flammes sur des sites horlogers influents, évidemment cela pique la curiosité. Pour tout vous avouer, le buzz qu’a entraîné cette pluie de critiques m’a fait penser à cette citation attribuée à Léon Zitrone, vedette française de la télé de papa : « Qu’on parle de moi en bien ou en mal, qu’importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi ».Et de ce point de vue, le lancement de la Code 11.59 est une parfaite réussite…
Pour situer le débat, décryptons d’abord ce nom plutôt étrange. Code c’est pour Challenge (défi), Own (en propre), Dare (oser) et Evolve (évoluer) ; et 11.59 pour indiquer la minute qui précède un jour nouveau. Effectivement, c’est de cela qu’il s’agit pour Audemars Piguet qui avec cette collection toute neuve inaugure son premier nouveau design depuis la sortie en 1972 de la Royal Oak.
Fruit de 7 ans de développement, la Code 11.59 débarque riche de tout ce que la manufacture du Brassus est capable d’offrir sur le plan horloger, c’est-à-dire beaucoup ! Soit pour commencer 13 modèles, 6 calibres à remontage automatique différents, et 5 complications - chronographe flyback, quantième perpétuel, tourbillon volant, tourbillon squelette, et répétition minute à super sonnerie (aussi puissante que celle d’une montre de poche). Bref, de superbes mouvements mécaniques, qui bénéficient comme toujours chez Audemars Piguet d’une large palette de finitions « main » raffinées.
La nouvelle ronde
Si personne ne songerait donc à remettre en question le niveau horloger de cette collection, il en va par contre tout autrement de son habillage. Vue de face, la Code 11.59 est une montre ronde – elle devait d’ailleurs initialement s’appeler « la nouvelle ronde ».
L’abandon des beaux motifs tapisserie propres à la marque au profit de cadrans laqués accentue cette première impression de banalité. Observé de profil, on découvre cependant que le design de cette montre en or de 41 mm de diamètre est plus complexe qu’il n'y paraît à première vue. Il allie en effet une lunette et un fond de boîte ronds à une carrure octogonale, et présente une autre particularité : des cornes ajourées dont la partie supérieure est soudée à la lunette et la partie inférieure s’appuie sur le fond. Sur le plan technique, c’est un joli tour de force qui a obligé ses créateurs à innover, notamment dans le domaine de la soudure. Mais de là à parler de « révolution » comme le fait Audemars Piguet à propos de ce design, c’est sans doute pousser un peu loin car l’ensemble dégage un sentiment de « déjà vu ».
Sur un marché horloger dont la montre ronde représente 80%, la Code 11.59 permettra peut être à la manufacture du Brassus d’être moins dépendante d’une Royal Oak sur laquelle elle thésaurise depuis 47 ans. Mais on aurait pu espérer une plus grande audace stylistique d’une marque qui avait jusqu’ici toujours brillé par son avant-gardisme.
Plus d'infos: Audemars Piguet
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© Patrick Delaroche
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