Tendances 2019 (2): l'empreinte du passé

Quand le néo-vintage a pointé son nez au début de l’actuelle décennie, on a cru qu’il s’agissait d’une mode,  qui comme telle serait passagère. En 2019,  c’est devenu un genre si solidement ancré dans leurs collections que les marques lui ont même maintenant donné un nom : « Modern retro »! Késako ?

L’appellation « modern retro » est la contraction de deux mots qui a priori semblent se contredire. Néanmoins elle traduit bien la démarche qu’elle désigne, consistant à reprendre les codes esthétiques de montres anciennes, tout en adaptant leur habillage et leur contenu technique aux critères exigés par la clientèle d’aujourd’hui. Ce travail de recréation porte évidemment sur le diamètre des montres, des détails de design, et il passe bien sûr aussi par l’emploi de motorisations bien plus fiables et performantes que celles du passé. Par sa multitude et son éclectisme, l’offre actuelle sur ce segment a vraiment de quoi satisfaire tous les goûts. Des témoins de l’Art nouveau y côtoient des pièces Art déco, des montres techniques des années 1940,-1950  et des rescapés des périodes Pop et Disco. Exemples récents.

TAG Heuer Autavia  Isograph

Un nouveau design teinté de touches sixties, avec sous le capot une innovation technique avant-gardiste pour de meilleures performances chronométriques : son nouveau spiral en composite de carbone, insensible à la force de gravité, aux chocs et au magnétisme. Cette nouvelle montre automatique certifiée chronomètre (COSC) arrive en 5 versions acier et 2 bronze, dans des combinaisons de couleurs différentes. A partir de €3250.

Cartier Santos-Dumont

C’est l’une des belles surprises de l’année : le retour à l’élégante simplicité de la forme originale créée en 1904 pour un pionnier de l’aviation, déclinée en acier, acier/or, ou tout or. Les différentes versions sont toutes équipées d’un mouvement quartz. Un choix fait par Cartier pour rendre cette ligne plus accessible, et qui nous ne dérange pas. C’est pour l’esthétique que l’on choisit une telle montre, pas pour la technique. A partir de €3550.

Tudor Black Bay P01

Cette Black Bay, très différente de ses congénères s’inspire d’un projet développé en interne sous le nom de code « Commando », car destiné aux US Marines. Il avait abouti en 1968 à la création d’un prototype jamais industrialisé. La P01 en reprend le design « rétro futuriste », avec des  couvre-anses proéminents. Celui à 12h est pivotant : il sert à bloquer la lunette bidirectionnelle, que l’on peut libérer d’un coup de pouce. A l’origine, ce système inédit était appliqué aux deux couvres-anses et servait à retirer la lunette pour nettoyer la montre. €3750.

IWC Montre d’Aviateur Spitfire Automatic

Une montre 3 aiguilles date (en acier en bronze) qui fait mieux qu’être l’entrée de gamme d’une nouvelle collection désormais intégralement équipée de mouvements manufacture. C’est en effet un hommage très réussi à un modèle créé en 1948 pour la Royal Air Force, et  qui représente toujours selon nous la quintessence de la montre d’aviateur. A partir de €4900.

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© Patrick Delaroche

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