En observant attentivement le cadran de cette montre Raketa vous trouverez peut-être les premiers indices pour déchiffrer le code russe. Sinon, lisez ce qui suit à propos de cette jolie découverte faite à Baselworld, dans un espace réservée aux jeunes pousses horlogères - « l’incubateur ».
Premier détail, propre à toutes les montres russes, les chiffres du cadran de la montre « Code Russe » ne commencent pas par le « 12, » mais par le « 0 ».
« Pour les Russes, lire l’heure à partir du zéro va de soi », note David Henderson-Steward, CEO de Raketa. «Un jour où des journalistes occidentaux avaient demandé à Gorbatchev ce que signifiait la Perestroïka, il avait pointé le zéro sur le cadran de sa montre, pour dire : c’est le début d’une nouvelle ère ».
Plus étonnant, à partir du zéro la progression des heures se lit dans le sens antihoraire.
Oui, mais pourquoi ?
Voici quelques indices : d’après les lois de l’astronomie la Terre tourne sur elle-même dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, la Lune tourne autour de la Terre dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et la Terre tourne autour du Soleil également dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
La montre Raketa “Code Russe” reproduit donc ce mouvement naturel des astres : la Lune, placée à l’extrémité de l’aiguille des secondes, contourne l’image de la Terre à rebours du sens habituel des aiguilles, suivie dans ce même mouvement par les aiguilles des minutes et des heures.
En créant une montre où la marche du temps coïncide avec le mouvement des corps célestes dans l’univers, les horlogers de la Manufacture Raketa soulignent ainsi que la voie usuelle du temps n’est pas nécessairement la plus juste !
C’est un peu déroutant au début, mais bien amusant.
Raketa est une marque horlogère de l’époque soviétiques relancée en 2009 par deux jeunes entrepreneurs. Pour cela, il leur a fallu d’abord remettre en ordre de marche la plus vieille manufacture de Russie, fondée en 1721 à Saint-Pétersbourg par Pierre le Grand. Initialement spécialisée dans la taille de pierres semi-précieuses, elle devint au 19esiècle un important site de production d’objets de luxe. Après la Révolution d’Octobre, l’usine devint le principal fournisseur de rubis pour l’industrie horlogère russe avant de produire elle-même des montres sous différentes marques. La plus connue d’entre elles est Raketa, créée en 1961 après le premier vol spatial de Youri Gagarine. Jusqu’à la fin des années 1980, la marque produisait 5 millions de montres par an, fournissant notamment l’Armée Rouge et la Marine soviétique. Puis la chute de l’URSS entraîna son déclin jusqu’à son rachat en 2009 par un fonds d’investissement dirigé par le Français Jacques von Polier. Pour se relancer, Raketa a fait appel à l’expertise d’ingénieurs étrangers, mais aussi à un savoir-faire local qui lui a permis de reprendre la production d’un mouvement automatique historique pourvu d’une caractéristique intéressante : un système de débrayage du module automatique lors du remontage manuel de la montre. Désormais produit selon les critères de qualité élevés, ce calibre bénéficie aussi de belles finitions faites à la main, avec des motifs correspondant aux différentes thématiques de la collection : montres militaires, de marins, d’explorateurs, etc. C’est bien entendu lui que l’on retrouve au cœur de la « code russe » - deux édition en acier pvd or ou noir, limitées à 200 exemplaires chaque et vendues au prix très démocratique de €1280.
Raketa "Code Russe", version noire |
INFO: Raketa
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© Patrick Delaroche
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