Le Comte Officier |
Les montres Lebeau-Courally répondent à des
noms comme « Le Baron» « Le Comte », « Le Marquis »,
« Le Prince »,«l’Archiduc», ou « Le Dauphin »; mais lors de chaque présentation de collection à la presse, le propriétaire de la
marque, Joris Ide, traite les
journalistes belges comme des...Rois (ce qui nous change singulièrement de
la D2 dans laquelle nous classent certaines maisons suisses). Cette fois, il avait mis les petits plats dans les
grands en confiant l’organisation du déjeuner à l’un des meilleurs chefs
belges, Peter Gooseens, propriétaire du triplement étoilé restaurant Hof van
Cleeve et... ambassadeur de la marque. J’ose affirmer que nous avons eu un bien meilleur usage des délices concoctés par ce merveilleux cuisinier que de l’apparition à une soirée de gala d’une
star(lette) ou d’un sportif stéroïdé. Ajoutez-y
l’ambiance joviale des agapes et la surprise finale de se voir remettre un
dossier de presse stocké sur une tablette numérique mini, et vous comprendrez
pourquoi, à l’instar de la trentaine d’autres convives, j’ai repris le chemin
de chez moi sur un petit nuage. Seule « ombre au tableau», si
j’ose dire : même pas moyen d’être venimeux à propos de ce que l’on nous a
montré (car comme le serpent, le journaliste aime piquer la main qui le caresse
pour prouver son indépendance).
Un an après son apparition, la collection horlogère signée
par la manufacture d’armes de luxe la plus exclusive du monde (10 à 12
pièces...par an) continue à joliment évoluer autour des deux axes tracés
initialement. D’un côté, une collection de montres et chronographes en acier ou
en or, toujours en éditions limitées, avec un design original d’Antoine Tschumi
(studio créatif partenaire de Greubel & Forsey) et des mouvements suisses éprouvés
(Eta), au format 43 mm, et maintenant aussi 38 mm ; de l’autre, de belles
complications réalisées avec la collaboration du spécialiste suisse Technotime.
L’an dernier, c’était un tourbillon (classé 3e d’un concours
de chronométrie organisé en Suisse) ; cette année, c’est une triple
complication dont Lebeau-Courally a l’exclusivité pour un an : une grande date brevetée dont les deux disques sont exactement au même niveau; un deuxième fuseau horaire corrigé automatiquement lors du réglage de l'heure locale - dans les deux sens; enfin, une indication jour/nuit au moyen d'un disque plus grand que d'habitude, d'où une meilleure visibilité et plus de latitude dans son traitement esthétique. On y ajoutera une quatrième complication, celle-là de l'ordre de l'habillage: un couvercle protégeant le dos de la montre dont l'ouverture est commandée par la "clé de fusil", signe particulier de la collection. Outre le fait de rendre ce dernier détail fonctionnel, le couvercle dit Officier de la montre en or "Le Comte" va permettre aux graveurs liégeois de Lebeau-Courally de montrer l'étendue d'un talent jusqu'ici réservé aux couteaux et fusils de chasse de la marque. On pourra en effet y faire graver le motif de son choix, des armoiries familiales jusqu'à l'image de son chien, ou autre motif de satisfaction. Dont coût 45 000 euros, incluse la gravure qui fera de chacune de ces montres assemblées dans la Vallée de Joux une pièce unique.
©Patrick Delaroche. Toute reproduction interdite sans autorisation de l'auteur. Droits cessibles.
©Patrick Delaroche. Toute reproduction interdite sans autorisation de l'auteur. Droits cessibles.
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