SIHH 2013 |
Watches & Wonders clôturera donc en Chine l'année horlogère entamée en janvier à Genève, dans un décor proche de celui du SIHH et avec la plupart de ses exposants, à trois absents près (Greubel & Forsey, Parmigiani Fleurier, Ralph Lauren). Le principe d'un salon "fermé" accessible seulement sur invitation d'application au SIHH sera maintenu. Cependant la finalité de cet événement sera différente, puisqu'il n'accueillera pas seulement les professionnels, mais aussi les clients finaux des grands détaillants établis de l'autre côté de la terre: Asie Pacifique, Australie, Chine continentale, Corée, Hong Kong, Indonésie, Macao, Malaisie, Philippines, Singapour, Taiwan, Thailande, Vietnam (seul le Japon ne participera pas à la fête pour cause, semble-t-il, d'incompatibilité culturelle).
Pour cette première édition, les organisateurs comptent sur une fréquentation d'environ 10 000 personnes, dont 750 journalistes chinois (seulement 150 viennent au SIHH).
Officiellement, Watches & Wonders se présente comme "une plate-forme culturelle et didactique", à l'instar d'autres événements déjà organisés à travers le monde par la Fondation de la Haute Horlogerie (exposition sur l'histoire du temps, démonstrations faites par des artisans). Officieusement, on admet volontiers qu'il s'agira pour les marques présentes de promouvoir les nouvelles collections lancées au SIHH. Mais non, on nous l'affirme avec vigueur, ce ne sera pas un salon de ventes!
Sans doute n'est-ce qu'un heureux hasard, mais l'annonce de la création Watches & Wonders intervient à un moment où le marché chinois, nouvel Eldorado de la Haute Horlogerie, montrerait des signes de fléchissement. C'est le Financial Time, qui le rapporte dans son récent dossier "Watches and Jewellry 2013". En septembre, les exportations de montres suisses ont chuté de 27,5% en Chine continentale et de près de 20% à Hong Kong (leur plus gros marché à l'étranger). Et la chute s'est poursuivie durant tout l'automne, bien qu'à un rythme moindre. Selon les analystes cités par le journal britannique, ce retournement de situation pourrait être dû à l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération de dirigeants chinois désireux de tordre le cou à une tradition à l'origine de nombreux scandales: celle, jusqu'ici très courante dans les milieux politique et d'affaire, d'offrir des montres de luxe à ses relations.
Évidemment, si cette nouvelle ligne de conduite se confirmait dans les mois à venir, quelques belles marques auraient du souci à se faire. D'où les coupes drastiques qu'elles ont déjà opérées dans leurs budgets à la veille du SIHH...
©Patrick Delaroche. Toute reproduction interdite sans autorisation de l'auteur. Droits cessibles.
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